Test de Valfaris - Et Dieu créa le metal

Créé par les développeurs de Steel Mantis, amateurs de run & gun en 2D et de heavy metal, Valfaris tente de concilier les deux mondes dans un jeu rythmé aux bons riffs de guitare. Avec son univers futuristo-crado, le jeu nous balance des centaines d'aliens à la figure dans des mondes linéaires dans lesquels l'hémoglobine gicle dans tous les sens. 

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Xénomorphes en métal

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La belle époque du "run & gun" est malheureusement révolue. Néanmoins, quelques irréductibles amateurs de la 2D et du génocide d'aliens qui n'ont rien demandé continuent dans cette voie, se retrouvant sous le nom de Steel Mantis. Ces deux développeurs s'étaient faits connaître il y a quelques années avec Slain : Back from Hell, avant de nous revenir avec Valfaris. On se retrouve ainsi dans la peau de Therion, un brave combattant de l'espace qui retourne sur la forteresse de Valfaris, sa terre d'origine qui avait disparue des radars il y a bien longtemps. Son retour ne se fait toutefois pas sans mal : infestée d'aliens sanguinaires, la forteresse doit être libérée. À la recherche de son père, le héros un poil barbare tue tout ce qui bouge pour découvrir la vérité. 

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Un pitch qu'on oublie évidemment assez vite. Bien que Valfaris nous offre quelques dialogues, sa narration ne présente pas beaucoup d'intérêt. On y vient pour tirer sur tout ce qui bouge et le jeu nous met dans l'ambiance rapidement. Les ennemis sont rapides, féroces, la vie descend très vite et on ne peut la régénérer que très rarement. Autant dire qu'il faut mêler le skill - ou la chance - à la vitesse pour venir à bout de chaque niveau rythmé au son d'un heavy metal qui donne plus envie de se lancer dans un headbang que de se concentrer. La musique de Curt Victor Bryant joue d'ailleurs énormément sur l'ambiance du jeu, avec sa direction artistique qui met en avant le côté crado de l'espace, sur fond de riffs bien sentis. Heureusement, pour faciliter légèrement l'aventure, Valfaris distille de nombreux points de sauvegarde que l'on peut activer grâce à des items récupérés dans les niveaux. Pour venir à bout des ennemis, on a trois types d'armes équipés en même temps : une arme de poing, une arme blanche surpuissante et une arme spéciale qui utilise une barre d'énergie secondaire. À moins de vouloir atteindre un ennemi lointain impossible à approcher, il vaut toujours mieux utiliser l'épée puisque non seulement elle est plus puissante que le reste, mais en plus elle permet de récupérer de l'énergie pour l'arme spéciale. En outre et pour se défendre, on récupère assez rapidement un bouclier qui permet de stopper ou de renvoyer des projectiles. Le jeu présente également un système d'amélioration, soit en récupérant de nouvelles armes, soit en utilisant des points de compétence (récupérés dans des coffres secrets dans les niveaux) sur les armes déjà possédées. Il s'agit d'ailleurs du seul moyen de se faciliter la vie puisque le héros, lui, ne bénéficie d'aucune compétence ou niveau permettant d'améliorer sa résistance. Un choix qui rappelle évidement les run & gun les plus anciens avec les armes que l'on trouvait en milieu de niveau afin de se faciliter la vie. Le héros reste toujours faible, faillible, à tel point qu'il faut compter sur la nouvelle puissance de feu acquise pour espérer chatouiller les bosses en évitant à tout prix leurs attaques. 

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Et ce n'est pas une mince affaire. Monstres quelconques ou bosses, tous ont pour eux une certaine vitesse d'attaque qui nous oblige à toujours être en mouvement. Impossible de se planquer, il faut naviguer entre les tirs dans des salles qui foisonnent toujours d'aliens. Valfaris offre très peu de moments de répit et quand les monstres sont moins nombreux, le jeu nous balance des phases de plate-formes peu inspirées. On apprécie toutefois les nombreuses salles secrètes dans les niveaux qui poussent à l'exploration afin d'obtenir des points d'amélioration pour les armes. On s'accommode toutefois facilement de la plate-forme un peu mal branlée puisque Valfaris parvient toujours à maintenir son rythme. Un rythme imposant, presque même intimidant, où seuls les autels qui servent de point de sauvegarde adoucissent, pendant quelques secondes, le rythme d'apparition des ennemis. On regrette toutefois que les aliens se renouvellent assez peu, malgré des environnements qui sont plutôt variés et un très bon travail sur le pixel-art pour donner vie à des ambiances bien différentes, notamment sur la fin du jeu durant laquelle quelques passages sont très inspirés.

Die & Headbang

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Valfaris ne s'adresse toutefois pas à tout le monde : s'il n'est pas très punitif grâce à ses nombreux points de sauvegarde, il n'en reste pas moins un jeu particulièrement difficile. S'il modernise et fluidifie largement le gameplay d'un vieux run & gun à la Contra, Valfaris en a conservé l'exigence de la connaissance des patterns (tant pour les ennemis quelconques que les bosses) et ne laisse que peu de place aux erreurs. Il ne faut pas beaucoup de dégâts pour manger la poussière, finissant par donner un véritable aspect de "die & retry" au jeu. On recommence inlassablement les même salles dans l'espoir qu'on abordera mieux les apparitions des ennemis les plus chiants, en y passant 7 à 8 heures pour voir le bout de l'aventure. Le jeu offre tout de même un challenge sympathique aux meilleurs joueurs et aux speedrunners puisque comme le suggère un succès, on peut le terminer en moins de deux heures. Votre testeur préféré n'est pas parvenu à passer sous la barre des trois heures et demi, mais il en est quand même très fier.

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Le jeu de Steel Mantis aurait tout de même pu être plus généreux ; on aurait par exemple aimé un mode boss rush, bien que les bosses ne soient que très rarement inspirés, à tel point qu'après deux run du jeu il est bien difficile de se souvenir de plus d'un ou deux combats. Ces affrontements manquent d'impact, comme si les développeurs préféraient s'appuyer sur (l'excellente) bande-son heavy metal plutôt que sur le design des bosses ou sur des patterns qui auraient pu marquer le joueur. Au lieu de ça, on a le sentiment de traverser une aventure assez quelconque, dont le seul souvenir sera le travail de Curt Victor Bryant.

Conclusion

Pas toujours de très bon goût, mais définitivement délirant, Valfaris nous offre un vrai retour dans l'histoire avec cette saveur du run & gun à l'ancienne. Meilleur Contra que Contra Rogue Corps, Valfaris a pour lui une bande-son et un sens du rythme dantesque. Le jeu ne brille néanmoins pas toujours ; si les moins persévérants (ou moins fous) peuvent vite se décourager face à la difficulté, les amateurs du genre de leur côté pourraient pester sur une durée de vie qui n'est pas vraiment compensée par l'ingéniosité du jeu. Le jeu de Steel Mantis offre une approche très classique du genre et ne se distingue jamais trop à cause d'un level design parfois paresseux et des bosses oubliables, à tel point qu'il semble lui manquer un ou deux combats vraiment mémorables pour qu'on s'en souvienne encore dans quelques mois.

Test réalisé par Hachim0n sur PC à partir d'une version fournie par l'éditeur.

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