Test de The Wanderer: Frankenstein's Creature - On revisite ses classiques avec Arte

Arte n'est probablement pas le premier nom qui vous vient à l'esprit lorsqu'on parle de jeu vidéo. C'est pourtant de leur collaboration avec le studio La Belle Games qu'est né The Wanderer, une relecture du Frankenstein de Mary Shelley.

Journal du monstre

Comme son titre le laisse supposer, The Wanderer nous propose une interprétation libre du mythe de la créature de Frankenstein créée dans un roman écrit par Mary Shelley au 19ème siècle dont le jeu adapte certains passages. Cette histoire est racontée par la créature elle-même. Une créature sans-nom vient à la vie dans un lieu inconnu. Seule, elle explore le monde qui l'entoure avant de rencontrer des humains que son aspect effraie et qui la repoussent. Elle se lance alors dans un long voyage pour trouver un moyen de briser sa solitude, voyage qui la conduit sur les traces de son père : Victor Frankenstein. Et peut-être même un peu plus loin.

T'as pas une gueule de porte bonheur
T'as pas une gueule de porte bonheur

Le monstre n'est pas celui qu'on croit

Le jeu prend la forme d'un jeu d'aventure essentiellement narratif. La créature qui vient de naître est ignorante du Bien et du Mal et ce sont les actions et les choix proposés au joueur qui l'influencent. Choisirez-vous de vous interposer entre un serpent et sa proie dans la nature ? Comment réagirez-vous face à l'hostilité des humains, rendrez-vous les coups ou préférerez-vous la fuite ? Ces petits choix moraux contribuent à forger un lien avec la créature que l'on joue. L'empathie que l'on ressent pour la créature fonctionne à merveille, on souffre avec elle de se voir rejeté, menacé et traqué par cette humanité qu'elle cherche juste à approcher, mais qui s'arrête à ce que ses yeux voient. Cette empathie fonctionne même tellement bien que lorsque j'ai cherché à lui éviter une dernière souffrance, les développeurs ont pris un malin plaisir à me remettre sur les rails et à briser le cœur de la créature. Une dernière fois.

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Une narration avec un peu de gameplay

J'avais un peu peur en lançant le jeu de me trouver face à un titre dépourvu du moindre gameplay. À tort. La narration occupe certes une place importante dans le jeu et vous aurez bien des séquences où vous n'aurez rien d'autre à faire que d'avancer pendant que le jeu développe son histoire (et le jeu fait le choix un peu étrange d'interrompre la musique si vous vous arrêtez). Néanmoins, le jeu a également la bonne idée de proposer quelques puzzles (dont un, dans le laboratoire de Victor, vous demandera un minimum de réflexion). Attention toutefois, n'espérez pas une grande difficulté : le jeu est déconcertant de facilité. Que ce soit reconstituer une statue mise en pièces, couper du bois au travers d'une petite QTE ou reproduire une séquence de couleurs, rien de bien difficile ou d'original au programme. Vous ne lâcherez d'ailleurs votre souris que le temps de quelques mini-jeux musicaux très basiques.

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Comme un tableau

Difficile de parler de The Wanderer sans évoquer son style graphique. Le jeu choisit d’utiliser un rendu visuel très proche de la peinture à la gouache. Le résultat est très réussi et alterne avec succès entre les tons pastel et les couleurs plus vives en fonction des états d’âme de la créature. Deux petits bémols toutefois. Le premier concerne un effet visuel que le jeu utilise lors de certains plans larges qui semble ajouter du « bruit » à la scène pour un résultat qui m’a souvent fait mal aux yeux. Le second concerne quant à lui la luminosité du titre, en particulier durant les premiers tableaux du jeu. Le réglage de la luminosité est la seule option graphique disponible dans le jeu, mais je n’ai pas eu l’impression qu’elle modifiait quoi que ce soit en jeu. Enfin, je conclurai cette petite partie technique en saluant l’ambiance sonore du jeu. Le jeu ne propose fort logiquement aucun doublage, mais compense par une musique de qualité dont on profite pleinement en jouant au casque, comme le jeu nous le conseille.

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Expérience vs durée de vie

Si l’expérience est donc de qualité, principalement dans sa narration, elle est également fort courte puisqu’il faut à peine deux heures pour boucler le jeu. On pourrait rétorquer qu’il est possible de recommencer le jeu pour faire d’autres choix, mais les conséquences de ceux-ci ne semblent pas assez marquantes pour le justifier chez la majorité des joueurs. The Wanderer est pourtant un jeu tout à fait recommandable, mais peut-être pas à ce prix.

Test réalisé par Grim sur PC à l'aide d'une version fournie par l'éditeur.

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Plateformes Windows, iOS
Genres Aventure, fantasy, historique

Sortie 31 octobre 2019 (Windows)

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