Test de Dusk Diver - Invasion inter-dimensionnelle en plein shopping

Disponible en accès anticipé depuis mars dernier sur Steam, Dusk Diver est un action-RPG taïwanais qui connaît ces jours-ci sa sortie en version finale. L'occasion de voir arriver le jeu sur PlayStation 4 et Switch, en plus de son édition Steam sur PC, et de s'y plonger pour faire un tour dans un quartier branché de Taipei envahi par une armée de monstres venus d'une autre dimension.

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Le monde à l'envers

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Le jeu prend place à Ximending, un quartier de Taipei plutôt jeune que les développeurs se plaisent à comparer à Akihabara au Japon. Avec ses multiples cafés et boutiques, la sortie 6 du métro de Ximending est un point de rendez-vous incontournable. On y retrouve une lycéenne nommée Yumo, qui, en se baladant avec son amie Yusha, se retrouve projetée dans une autre dimension dans laquelle ce même quartier est fait de désolation et d'ombres inquiétantes et où elle se découvre des pouvoirs surnaturels grâce à d'autres personnages venus d'ailleurs. 

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Dusk Diver est un RPG d'inspiration japonaise très classique. Sa narration est centrée sur une héroïne plutôt jeune à laquelle on s'identifie facilement pour le côté geek, sympa avec tout le monde et très serviable. Son développement suit l'archétype du genre, avec une émancipation autour de ses pouvoirs et la position d'élu pour sauver son monde, ici réduit à son quartier préféré. Néanmoins, le jeu vient de Taiwan, alors quelques spécificités sont présentes dans ce que le jeu nous raconte : on y mêle des légendes d'inspiration chinoise avec Kunlun aux références au Taipei actuel grâce à son quartier. D'ailleurs, le jeu tente de reproduire plus ou moins fidèlement les allées de Ximending, ainsi qu'une poignée de magasins et de restaurants qui ont bien voulu y apparaître.
Le jeu est aussi classique du côté de son gameplay, avec des combats en temps réel très accessibles pour lesquels il suffit de gérer un bouton pour les coups faibles, un pour les coups forts et un pour le dash. Les combos sont réduits au strict minimum avec un simple enchaînement de coups sans y ajouter de direction particulière, tout en profitant de quelques coups spéciaux matérialisés par des compagnons que l'on invoque ou une transformation "ultime" qui permet de frapper plus fort, tandis que le dash offre une courte période d'invincibilité pour passer derrière un boss ou se sortir d'un paquet d'ennemis trop collants. Le système de combat fonctionne d'ailleurs très bien : les coups ont un impact et les ennemis se retrouvent vite au sol quand on comprend comment aborder chaque type de monstre. Néanmoins, son très léger éventail de coups et l'impossibilité de customiser l'héroïne, d'autant plus qu'elle frappe uniquement avec les poings et les pieds, rendent ces combats particulièrement répétitifs, un mauvais point sur lequel on reviendra plus tard. Il y a bien quelques statistiques passives à améliorer grâce à l'expérience, mais l'impact n'est pas énorme.

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Dusk Diver rappelle d'ailleurs à bien des égards un certain Akiba's Trip 2, qui lui profitait du contexte de Akihabara au Japon. Avec moins de culottes impliquées cette fois-ci, Dusk Diver en reprend des combats assez similaires qui se déroulent dans un contexte un peu surnaturel qui met un quartier sens dessus dessous. Cependant, au-delà des combats, cette inspiration se retrouve également dans ses quêtes : il s'agit d'aider les uns et les autres, de profiter de la vie de quartier avec bon nombre de restaurants qui offrent des bonus passifs pour nos prochains combats et de recevoir des missions d'une curieuse entité quasiment divine incarnée par une statuette en céramique. Appelée "boss", celle-ci nous emmène dans le monde alternatif où les monstres s'enchaînent jusqu'à atteindre la fin. Une fin qui arrive rapidement, puisqu'il ne faut pas compter plus d'une dizaine d'heures pour aller au bout de l'aventure en prenant notre temps. 

La lycéenne sympa du quartier

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Le jeu offre toutefois un contenu secondaire qui permet de mettre un peu de piment autour. Des quêtes "sociales" pendant lesquelles on aide les riverains et on tente d'améliorer nos relations avec les quelques personnages qui rejoignent nos rangs au fil de l'histoire. Il faut tisser des liens autour d'un bon plat au restaurant ou en accomplissant des quêtes parfois improbables dans lesquelles, par exemple, on doit retrouver plusieurs membres d'une fratrie qui composent un cosplay de simili-Power Rangers. Le ton est d'ailleurs très décalé et quelques dialogues fonctionnent bien grâce à une dérision fort agréable dans un jeu qui ne se prend que rarement au sérieux. Même sa quête principale garde un recul sur le genre et le contexte du jeu, profitant de clins d'œil au genre du JRPG pour rappeler d'où viennent ses inspirations. On pense d'ailleurs facilement à Persona en voyant son interface et bon nombre d'autres JRPG d'inspiration anime devant ses personnages. Toutefois, cette influence se retrouve aussi sur le fond des quêtes secondaires : on a toujours ce sentiment d'être le larbin de service. Pour autant, ce sont des séquences qui permettent de sortir du linéaire des missions du monde alternatif en donnant l'occasion de se balader dans la (petite) représentation du quartier de Ximending. Il y a un vrai sentiment de dépaysement qui s'installe, d'autant plus que le jeu offre le choix entre des voix japonaises ou des voix chinoises. On a préféré les secondes pour l'immersion à Taiwan, mais le doublage japonais est également de bonne facture. Côté sous-titres, le petit studio taïwanais n'a pas pu proposer plus que de l'anglais. Une traduction anglaise qui n'est d'ailleurs pas toujours parfaite, la faute à une syntaxe parfois hasardeuse.

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Malheureusement ,le jeu est plutôt vilain. S'il tourne sur l'Unreal Engine, Dusk Diver peine à tenir le coup graphiquement dans sa version Switch. Les développeurs ont fait le choix de faire apparaître les PNJ trop éloignés comme des masses de couleurs avant de s'afficher pleinement au dernier moment, quand on n'est plus qu'à quelques mètres d'eux, les magasins sont modélisés sommairement et toutes les rues se ressemblent un peu. Il en est de même pour le monde alternatif dans lequel on combat les monstres, puisqu'il s'agit de l'exact même quartier qui se retrouve vidé de ses habitants et dont les immeubles sont remplacés par des bâtiments uniformes et pas très agréables à voir. Malgré ces concessions et des visuels peu ragoûtants, le jeu rame énormément et les balades en ville font souffler la Switch.
Une forme de répétition s'installe d'ailleurs rapidement comme on le disait plus tôt : on a le sentiment de toujours voir la même chose et ce n'est pas le bestiaire très limité qui change la donne. Les combats, eux, souffrent du même problème avec une poignée de combos disponibles, tandis que les boss comme les monstres quelconques se répètent plusieurs fois sous des couleurs différentes afin d'étoffer artificiellement un bestiaire qui se compte sur les doigts d'une main.

Conclusion

Sympathique grâce à sa direction artistique bien que la musique soit en retrait et charmant par son univers, Dusk Diver est un petit action-RPG sans prétention qui mérite bien qu'on y laisse quelques heures. La répétitivité de ses combats peut rapidement poser problème, néanmoins le jeu va au bout des idées sans s'étendre inutilement pendant des heures. Histoire classique d'un monde que l'élue d'une vieille prophétie doit sauver, le jeu offre une ambiance agréable et un groupe de personnages auxquels on s'attache rapidement, de quoi passer un bon moment pendant la dizaine d'heures que le jeu exige de notre part.

Test réalisé par Hachim0n sur Switch à partir d'une version fournie par l'éditeur.

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Plateformes Nintendo Switch, PlayStation 4, Windows
Genres Action-RPG, asie, contemporain

Sortie 25 octobre 2019 (Monde)

Aucun jolien ne joue à ce jeu, aucun n'y a joué.