Pingouin, canard ou requin ? - Test de NHL 19

Vous ne savez pas encore qui est Wayne Gretzky ? Vous pensez que Mario Lemieux est un cosplayer Nintendo ? Allez, venez : on vous emmène découvrir un sport, un vrai.

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Il y a fort longtemps qu’on n’avait pas eu l’occasion de se plonger aussi profondément qu’on le voudrait dans un bon jeu de hockey. Las, la licence NHL, toujours active après bien des années, est loin d’être aussi populaire que son homologue footbalistique et les amateurs de grosses mises en échecs ne courent pas les rues dans nos contrées. Cependant, on a pris le temps de se plonger dans ce nouvel opus, le temps d’une semaine, pour voir de quoi il retournait et comment la licence avait pu évoluer.

Ducks rock !

Un des gros points forts de NHL 19 réside indéniablement dans son accessibilité de principe. Vous avez déjà regardé un match de hockey ou vous pouvez assimiler le principe de “Voilà un palet, voilà une crosse, le but adverse est là-bas” ? Alors, vous pouvez jouer à NHL 19. Vous n'avez pas besoin d’avoir joué à toutes les itérations de la série pour vous amuser immédiatement : le jeu est facile à prendre en main pour tous, offrant des options de contrôle accessibles à tous. C’est d’ailleurs l’une des premières choses que vous faîtes au lancement du jeu : vous choisissez un style de jeu en fonction de votre niveau estimé. On notera d’ailleurs au passage que le jeu vous propose un mode de contrôle flashback qui vous ramènera au temps de la Super Nintendo (plus exactement de la version 94 de la licence), avec le nombre de boutons utilisables réduit en conséquence. Par contre, si vous êtes un vétéran pour lequel les innombrables feintes possibles en jeu n’ont aucun secret, pas de souci : vous pouvez trouver votre compte dans les contrôles les plus avancés.

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Une fois ce choix fait, vous pouvez passer par de nombreux tutoriels qui vous présenteront les bases du jeu, qui vont, selon EA, de faire une passe à littéralement marquer un but en frappant le palet entre vos jambes… On n’a vraiment pas la même notion de ce qu’est la base du hockey, mais c’est sûr que c’est particulièrement gratifiant de caser ce mouvement en match par la suite. Les tutoriels sont présentés par l’équipe canadienne de hockey sur glace, les tutoriels introduits par leur manager et les actions commentées et illustrées par de vrais joueurs. Plutôt cool et plutôt logique si l’on considère que le studio en charge du développement est basé du côté de Vancouver.

Le mulet de MacGyver et la moustache de Magnum, check

Si vous survivez aux tutoriels (honnêtement, n’hésitez pas à passer les feintes avancées, qui sont rarement utilisables en match pour les débutants), vous arrivez sur un autre élément de personnalisation du jeu : le menu. Vous pouvez en effet épingler vos modes préférés pour lancer vos parties plus rapidement, tout en accédant à la multitude (et franchement, on est à la limite de dire qu’il y en a trop) de modes que vous laisserez de côté d’une simple pression du stick vers le bas. Le souci, c’est que si cette multiplication des modes est vraiment sympa pour le joueur qui s’y connaît, car il en aura clairement pour son argent avec cette mouture, le débutant est un peu paumé et ne sait pas forcément par quel bout commencer. Comme de coutume, les menus d’EA Sports vous bercent avec une excellente bande-son, qui vous propose notamment ici des morceaux d’Imagine Dragons, de Tom Morello, de twenty one pilots ou encore de Greta Van Fleet (qu’on ne saurait trop vous recommander de découvrir).

Vient ensuite le moment de créer votre personnage. L'outil nous a un peu déçu, mais c’est sans doute parce que les MMOs nous ont un peu trop pourris-gâtés à ce niveau et que cela fait extrêmement bizarre de revenir à une sélection à base de choix prédéfinis, alors qu’on a pris l’habitude de passer des heures à jouer avec des réglettes pour créer notre personnage idéal. Cependant, ne vous trompez pas : l’outil est excellent et vous pouvez sans souci recréer le mulet de Jaromír Jágr si vous le souhaitez, comme vous pouvez changer la couleur des lacets de vos patins ou choisir le grip de votre crosse. C’est aussi l’occasion pour EA d’agiter la carotte qui fera avancer les ânes que nous pouvons être : bon nombre d’options ne sont pas accessibles immédiatement et sont verrouillées. On vous voit venir : EA, DLC, microtransactions… Non. Pour ce pan précis du jeu, il vous suffit de mener à bien des tâches en jeu, qui ne sont pas trop difficiles, mais qui vous garderont occupés quelques heures. Gros point noir cependant : on s’est retrouvé à devoir créer des personnages différents selon les modes choisis, ce qui est un peu ennuyeux et finit par vous faire prendre le premier personnage venu plutôt qu’un avatar qui vous convienne.

Three guys, one puck

Tant qu’on en est à parler des modes de jeu : ne cherchez pas midi à quatorze heures, le meilleur mode de jeu en ligne de ce NHL 19 est sans conteste possible le mode NHL Ones, tant le principe est fou et addictif. Un lac gelé, un but, un gardien géré par l’IA, trois joueurs, un palet. L’objectif ? On pourrait limite dire “celui que vous vous fixez” tant le mode vous offre la liberté de faire ce que vous voulez, que ce soit gagner le match ou faire les mises en échec les plus violentes possibles (ouais, celles qui vous vaudraient d’être expulsé en match officiel). C’est rapide, c’est fun, c’est extrêmement orienté arcade et cela recrée vraiment bien les sensations que vous avez quand vous faites un concours de tirs avec des potes à même la classe. C’est vraiment regrettable que ce mode de jeu soit uniquement disponible en ligne, car, au final, il aurait été un excellent candidat pour animer les soirées entre potes, avant les play-offs par exemple.

Autre mode notable, NHL Threes revient cette année et propose un gameplay orienté arcade qui peut être comparé à celui des Ones, à cette différence près qu’il peut être joué aussi bien en solo qu'en co-op locale ou en ligne. Ce mode ne se cache pas : il est vraiment prévu pour être absurde au possible. Vous ne nous croyez pas ? Si on vous dit que vous pouvez débloquer et incarner les mascottes de vos équipes favorites, vous êtes toujours dubitatifs ? Alors soit, le contenu est vraiment loufoque par moment, mais pas de souci du côté du gameplay, qui reste aussi solide, rapide et divertissant que le reste du jeu.

Trop, c'est trop

Et autant vous dire que si vous prenez le temps de creuser, maîtriser les innombrables possibilités offertes par NHL 19 fait passer le fait de devenir un joueur de D1 sur FUT pour une partie de plaisir. Vous avez beau avoir à disposition un mode d'entraînement complet, qui vous fera répéter chaque mouvement à l’infini jusqu’à ce que vous l’exécutiez parfaitement, certaines sont juste tellement aberrantes que les réaliser en match vaudrait un highlight de l’année à quiconque les réaliserait (on parlait de but marqué entre les jambes plus haut, un fait plus ou moins commun dans l’absolu, mais là, on vous apprend à caler les tirs entre les jambes en mouvement, bien plus rare et compliqué, à la manière d’un William Karlsson par exemple). Le pire est que le mode d’entraînement ne couvre pas toutes les possibilités et qu’il laisse la porte grande ouverte à votre imagination pour créer vos propres mouvements ou votre propre style, tout simplement parce que vous avez un contrôle total sur votre personnage, de la position de son corps à la manière dont il guide le palet. La patinoire n’est qu’un vaste terrain de jeu dans lequel vous avez en main tous les moyens possibles pour faire résonner les cornes de ce temple du sport. Nos projets en cours sont d’essayer de reproduire le spin-cycle-to-wraparound de cette vidéo virale de l’hiver dernier ou de voir s’il est possible de reproduire le spin-o-rama aérien de Valeri Kamensky, mais ce dernier se révélera sans doute impossible vu que les circonstances sont impossibles ou presque à reproduire en jeu. Néanmoins, en un mot comme en cent, vous n’aurez rien sans rien et il vous faudra indéniablement de longues heures d’entraînement si vous n’êtes pas un joueur régulier de la série pour ne serait-ce que remporter un match de Ones.

♪ Il est l'or ♫

On a évoqué FUT, parlons donc de HUT. Soyons franc : nous ne sommes intrinsèquement pas fans de ce mode de jeu, peu importe le sport. Il est trop aléatoire pour être vraiment intéressant, sans même parler de l’aspect micro-transaction qui est encore une fois à vomir. On en veut pour preuve le fait que vous ne puissiez pas acheter juste de quoi vous procurer un pack en jeu, vous vous retrouvez dans presque tous les cas avec des points qui ne seront pas dépensés à la fin de votre achat, ce qui vous force plus ou moins à racheter des points ou à en acheter plus pour ne pas avoir d’argent qui pourrisse sur votre compte EA NHL. On ne va pas pointer du doigt l’aspect aléatoire des cartes des modes Ultimate Teams, mais on peut par contre se fendre d’un index accusateur dans la direction d’EA pour ce qui est de la gestion des transactions. Mesdames et messieurs de chez EA, votre système de monnaie en jeu, en plus d’être à l’origine de nombreuses arnaques en ligne avec les fameux revendeurs de points, n’incite pas les joueurs à se lancer dans l’aventure UT, bien au contraire. Certes, il augmente les ventes auprès de vos clients habituels, mais on peut vous garantir que nombreux sont les joueurs qui aimeraient bien pouvoir simplement acheter vos packs directement sans avoir à passer par vos points. Cela ne marche pas, nous dites-vous ? Ah. Franchement, regardez du côté de Wizards of the Coast et voyez comment ça se passe chez eux. On ne pense pas que ce soit la société la plus à plaindre au monde. C’est de l’avidité pure et simple. On note l’effort louable d’offrir des packs aux joueurs qui ont déjà joué à un jeu NHL par le passé, ce qui permet de créer une petite collection de cartes pour bien se lancer, mais ça reste une bien maigre goutte d’eau par rapport à ce que le mode demande d’investir.

Pour finir le tour d’horizon des modes principaux, on évoquera le mode de gestion de franchise, qui est juste incroyable de profondeur ; il en est limite intimidant (ce n’est pas vraiment dans FIFA qu’on vous laisserait déterminer le nombre de places du parking de votre stade) et vous propose une expérience vraiment immersive, qui va des prix des boissons aux plafonds de salaires de vos joueurs. Le mode carrière, lui, vous offre une expérience adaptée à vos envies, avec la possibilité de jouer à fond le rôle de votre personnage ou de compter sur votre équipe pour le faire progresser et le faire débarquer en NHL.

Crache ton palet, Myrhdin

Une excellente surprise. Elle n’est absolument pas prévue pour toutes les mains, elle n’intéressera très certainement pas ceux qui n’ont jamais regardé de hockey, mais si un jour l’envie vous à démanger de découvrir ce superbe sport, c’est une très bonne occasion de vous lancer.

De très nombreux modes de jeux garantissent que vous trouverez chaussure à votre pied. De très nombreuses heures de jeu vous amèneront peut-être à devenir un joueur qui brandira la Stanley Cup. De très nombreuses manettes voleront quand on vous volera la victoire dans un match de Ones. Toutefois, bon sang, ce que cela fait du bien de faire voler le palet sur la glace et de faire trembler les filets adverses.

Chacun y trouvera un style de jeu qui lui convient, qu’on parle du noobie absolu ou du joueur chevronné. Le gameplay est solide, l'action sur la glace est excellente et vous trouverez toujours un mode de jeu qui conviendra au temps que vous avez devant vous ou à l’humeur du moment. Si on devait résumer pourquoi on a aimé cette expérience en une phrase, on dirait que la principale qualité de ce titre est de montrer qu’il est encore tout à fait possible de faire des jeux orientés arcade en 2018 qui offrent une expérience solide et surtout très divertissante.

Test réalisé par Myrhdin à partir d'une version fournie par l'éditeur.

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Plateformes PlayStation 4, Xbox One
Genres Sport, réaliste

Sortie 14 septembre 2018 (Monde) (PlayStation 4)
14 septembre 2018 (Monde) (Xbox One)

Aucun jolien ne joue à ce jeu, aucun n'y a joué.