Test Far Cry 5

Après quatre années, Ubisoft revient avec un nouveau volet d'une de ses sagas phare : Far Cry. C'est dans la région du Montana que votre aventure se déroule. Far Cry 5, l'épisode de trop ? Le renouveau ou tout simplement un bon jeu ? C'est en compagnie de l'ami Myrhdin que nous avons parcouru le Montana en quête de réponse.

Bienvenue dans le Montana

L'aventure débute alors que vous êtes dans un hélicoptère. Au vu de ce qui se dit autour de vous, vous comprenez que êtes une nouvelle recrue qui participe à l'arrestation d'un gourou de secte. Vous faites d'ailleurs vite la connaissance de Joseph Seed et vous verrez qu'il ne manque pas, à l'instar des derniers bad guy de la licence, de verve.

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Vous serez soumis à un choix. Celui de mettre les menottes ou non à Joseph. Autant vous dire que si vous désirez profiter du nouveau titre d'Ubisoft, il faudra passer à l'action.

Après avoir déclenché un vrai bordel, vous êtes lancé dans l'aventure via une première zone de tutoriel. Dès les premières minutes, l'ambiance est clairement au rendez-vous. Montana, nous voilà !

Mon Ours et mon couteau 

Dans ce tutoriel, vous faites la connaissance de Butch, qui vous aide à découvrir tranquillement les possibilités qu'offre Far Cry 5. Et qu'on soit clair : vous n'allez pas chaumer. Libération d'otages, prises d'avant postes, aides générales aux habitants, chasse et pêche, missions secondaires, ... Les activités du jeu sont diverses et variées et chacune vous permettra d'avancer dans l'histoire à votre rythme.

Une fois le tutoriel fini, vous êtes lâché sur l'immense carte du monde qui est divisée en trois parties. Chacune des zones est dirigée par un membre de la famille de Joseph Seed.

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C'est ainsi que l'on retrouve :

  • John Seed avec sa logique du "oui".
  • Jacob Seed pour qui les faibles servent de sacrifice.
  • Faith Seed qui exploite la Grace, une drogue, pour utiliser les gens.
C'est à votre convenance que vous pourrez vous promener dans chacune des zones. Comme dans les autres titres de la licence, on vous laisse faire votre propre vie à l'intérieur de la zone de jeu.
 
Chaque zone dispose d'une barre qui se remplit à mesure que vous complétez des activités. Certaines de celles-ci rapportent plus que d'autres (notamment les missions principales et celles liées aux alliés). Plus on avance sur cette barre (divisée en trois parties), plus la zone est censée être dangereuse, avec l'apparition d'ennemis supplémentaires (comme les hélicoptères, par exemple). Une fois la barre pleine, il vous est possible d'aller à la rencontre du chef de zone pour en découdre avec lui. On reviendra plus tard sur les éléments négatifs liés à cette barre.
 
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À noter que le monde n'attend pas forcément sagement que vous veniez le foutre en l'air. Quand vous vous promenez, vous risquez de rencontrer des patrouilles ennemies ou encore de vous faire attaquer par la faune locale. Soyez donc bien sur vos gardes.
 
Pour mener à bien votre mission, plusieurs éléments sont à votre disposition :
  • Des véhicules (voitures, SUV, camions, avions, hélicoptères, ...).
  • Des armes (mêlées, armes de poings, sniper, lance roquette, explosifs, ...).
  • Des alliés (des animaux comme des personnages ayant leur propre équipement).
Il vous est ainsi possible de jouer de plusieurs manières en fonction de vos choix d'alliés, d'équipement ou de véhicule. Envie de puissance de frappe à distance ? Pourquoi ne pas prendre un hélicoptère équipé de roquettes ? Envie de discrétion ? Et si on appelait Boomer et qu'on y allait à la batte de baseball ?
 
Pour rythmer un peu l'aventure, vous disposez aussi d'arbres de talents dans lesquels vous pouvez dépenser des points (obtenus via les activités ou le level up) pour améliorer votre personnages (plus de vie, plus de munitions, possibilité de crocheter, ...) ou vos alliés (temps de réapparition améliorés).
 
Tous les éléments sont donc présents pour passer un bon moment sur le jeu. On fait ce qu'on veut, de la manière dont on le veut et on dispose d'un ensemble d'outils efficace pour y parvenir.

Mais.... en fait...

Comme dit plus haut, à chaque mission réussie, votre barre de zone avance. Elle est divisée en trois paliers : chaque fois que vous en passez un, vous serez attrapé par le chef de la zone. Ceci n'est pas négociable : ça arrivera quoi que vous fassiez. C'est là que le premier problème vient se mettre sous notre nez ; il se répétera tout au long de notre aventure. En effet, à chaque fois, vous en apprendrez plus sur les motivations de John, Jacob & Faith, puis ils vous relâcheront sagement pour continuer à foutre le bordel dans la zone. Autant dire que cela vient clairement foutre un coup de pied dans l'ambiance si bien amenée dès les premières minutes du jeu. Cette fameuse barre, censée venir amener de plus en plus de pression au fur et à mesure qu'elle se remplit, n'apporte finalement qu'un ensemble de cinématiques de capture/libération. Si encore l'idée avait été différente d'une zone à l'autre... mais non, le mécanisme de répétition est clairement présent et risque même de devenir ridicule quand, chez Jacob, on se prend carrément la même flèche dans la même jambe à chaque reprise...

Cette barre de progression enlève considérablement l'effet de surprise qu'on pourrait avoir dans une scénarisation où l'on se fait kidnapper et retirer toutes nos armes (un élément scénaristique qu'on retrouve dans beaucoup de production). Ici, vous savez qu'à chaque tiers de la barre, vous aurez droit à une rencontre, que vous serez kidnappé et finalement relâché. Autant dire que cela ne fait que renforcer la répétitivité que l'on peut déjà retrouver dans les activités du jeu.

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Les titres d'Ubisoft ont toujours eu des difficultés en terme d'IA. Pourtant, que ce soit avec Assassins Creed : Origins ou Far Cry 5, on sent une certaine évolution dans les comportements que les ennemis peuvent avoir. Cela se voit notamment sur le fait de déclencher des alarmes ou de tuer des prisonniers ; bref, un ensemble de priorités qui est agréable à vivre. Toutefois, on reste loin d'une IA intéressante jusqu'au bout des doigts et on passera souvent de longs moments de désespoir face aux mouvements des ennemis parfois totalement aléatoires et grotesques. Si au départ, sans armes améliorées ou points de talents, on peut sentir une réelle difficulté, celle-ci se réduit au fur et à mesure de notre avancée dans le jeu. On finit par rouler littéralement sur le jeu une fois certaines améliorations prises (notamment celle de points de vie) en rushant dans le tas.

Et pourtant !

Pourtant, malgré les défauts, le jeu crée un réel sentiment d'appartenance et une volonté de violence incroyable. On veut dégommer du redneck, on a envie de les faire souffrir et d'en finir de manière violente avec chaque leader. Dès les premières minutes, on apprécie l'ambiance dans laquelle l'histoire nous a lâchés. On choisit la zone dans laquelle on ira foutre le bordel tout en rencontrant des personnages hauts en couleurs. Et là, il faut avouer qu'Ubisoft n'y a pas été de main morte. Que ce soit dans les quêtes principales ou secondaires, on retrouve des personnages avec un caractère étoffé, une histoire et une volonté d'obtenir votre aide.

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Le joueur profite donc d'un univers vivant et grand ; d'un vrai terrain de jeu. Néanmoins, on lui donne la possibilité de se téléporter à droite, à gauche sans soucis. Quel est l'intérêt ? Oui, la carte est immense, mais il y a justement des moyens (avions/hélico) pour se promener. De ce fait, vous passerez votre temps à aller prendre une quêtes, à vous téléporter près de la zone, à faire la quête puis à vous téléporter au point pour rendre la quête. Ou comment enlever une saveur et une ambiance de jeu pour rendre celui-ci aussi vivant qu'un MMO dernier cri.

Au final, la meilleure façon de se promener dans le Montana, c'est avec des potes. Vous avez la possibilité d'être plusieurs et de profiter du jeu ensemble, de mettre au point des stratégies pour prendre les avants postes ou de foncer dans le tas tête baissée. La vraie force de Far Cry 5, c'est de laisser le joueur faire ce qu'il veut. On a réellement passé des moments sympas avec l'ami Myrhdin à chercher le moyen le plus loufoque de prendre un camp ou encore de s'éclater à faire des courses à travers le Montana. 

Toutefois, la Coop n'est pas exempte de défauts. Un des premiers, c'est que la progression n'est sauvegardée que pour la personne qui héberge la partie. De ce fait, si vous rejoignez un ami, vous ne garderez que votre progression personnelle, vos points de talents, armes, ... Il est possible d'exploiter cela en profitant plusieurs fois des caches d'armes, qui rapportent beaucoup de points de talents. Vous les faites sur votre partie perso et rejoignez la partie de quelqu'un où vous pourrez les refaire. De quoi rapidement compléter les arbres de talents, ce qui réduit considérablement la difficulté du jeu.

Finalement...

Tout aurait pu finir sur une note positive en se disant que Far Cry 5 n'était au final qu'une bonne ambiance sous couvert d'une certaine répétitivité. Néanmoins, il faudrait alors faire l'impasse sur les tournures de l'histoire et notamment notre ami Joseph Seed. Plus on arrive vers la fin, plus on sent cette espèce de volonté d'en finir avec l'aventure et avec Joseph. C'est à ce moment là qu'Ubisoft a clairement pris un chemin hasardeux. En effet, la fin est très cryptique : elle crée plus de questions qu'elle n'apporte de réponses. On se retrouve avec un écran de crédits et un manque réel d'informations. Certains semblent se contenter de cela, mais d'autres ont vainement cherché sur internet les tenants et aboutissants, sans trouver de réponse pleinement convaincante. Il y a un réel problème au niveau de l'écriture et un manque d'informations flagrant pour le joueur. Au final, certains se contenteront de cette fin, mais, clairement, Ubisoft n'a pas été au bout de son histoire

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Au niveau de la durée de vie du titre, on peut compter une quinzaine heures pour arriver au bout de son histoire en rushant en ligne droite. Toutefois, Far Cry 5 ne se limite, heureusement, pas à son histoire, mais aussi à ses activités annexes. Il vous est donc possible de multiplier par 3 ou 4 la durée de vie du titre si vous prenez votre temps à profiter de ce qu'offre le Montana.

À cela, il faut aussi ajouter le mode Arcade. Celui-ci vous permet, en profitant du moteur du jeu, d'éditer vos propres cartes. À partir de ce moment-là, tout est possible dans le jeu. Voulez-vous faire des maps d'horreurs ? Des maps PvPs ? Des scénarios totalement personnalisés ? Vous pourrez également créer des personnages et cela aura tendance à offrir une durée de vie qu'on pourrait quasiment qualifier d'infinie.

On notera la présence d'un season pass et on sait déjà que de nouveaux modes arriveront dans les prochains mois. Ils incluront notamment la guerre du Vietnam, un mode zombie et une aventure sur Mars !

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En définitive, Far Cry 5 possède des qualités vraiment intéressantes et vous transportera dans son ambiance américaine. Toutefois, que ce soit des soucis de background, d'IA ou les bugs divers, votre expérience de jeu peut rapidement prendre cher. Au contraire d'AC:O qui apportait un vent de fraîcheur à la licence, Far Cry 5 reprend des codes déjà établis par ses prédécesseurs sans pour autant apporter ses propres nouveautés dans son gameplay ou son histoire. On regrette clairement la prise de risque notamment sur ce dernier point. Si vous avez des amis avec qui parcourir le Montana et que le prix n'est pas un problème pour vous, n'hésitez pas à y aller ensemble. Si vous êtes seul, vous ne raterez rien à attendre une petite promotion.

Far Cry 5 est disponible aux alentours de 60 euros sur PC, Xbox One et PlayStation 4 ; le jeu dispose d'un season pass vendu 30 euros.

Ce test a été réalisé par Myrhdin & Glaystal avec une copie offerte par l'éditeur et une copie achetée par les testeurs.

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