Deux ans de prison ferme pour avoir mené des attaques DDoS

Entre 2013 et 2015, le jeune Adam Mudd a conçu et commercialisé un logiciel d'attaques DDoS, à l'origine de plus de 1,7 millions d'attaques dans le monde. Les tribunaux britanniques viennent de le condamner à deux ans de prison ferme.

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Tous les exploitants de jeux en ligne ou presque ont été confronté à des problématiques de piratage ou d'attaques en déni de service (DDoS), visant à rendre leurs infrastructures inaccessibles. Certains hackers se sont spécialisés dans la conception de ces outils, au risque parfois de poursuites pénales, voire de condamnations. C'est le cas notamment du jeune britannique Adam Mudd dont l'histoire est rapportée par le Guardian, 16 ans au moment des faits (20 ans aujourd'hui), vivant chez ses parents dans un foyer « parfaitement respectable et attentionné » selon le juge et condamné aujourd'hui à deux ans de prison ferme pour avoir conçu et commercialisé un programme d'attaque DDoS -- les quelque 112 000 utilisateurs du programme auraient été à l'origine de « plus de 1,7 millions d'attaques » partout dans le monde (« du Groenland à la Nouvelle-Zélande, de la Russie au Chili »), contre des cibles diverses comme des serveurs Minecraft ou du MMO RuneScape, les plateformes de Sony et de Microsoft (le Xbox Live) ou encore l'application TeamSpeak, mais aussi les services informatiques de plus de 70 écoles, dont celle d'Adam Mudd (dans laquelle il aurait fait l'objet de harcèlement de la part d'autres élèves, justifiant son action par l'absence de réaction de la part du corps enseignant).
Outre les conséquences techniques de ces attaques, selon le tribunal britannique, les activités d'Adam Mudd ont surtout eu des conséquences économiques -- et de prendre en exemple le studio Jagex, l'exploitant de RuneScape qui indique avoir subi plus de 25 000 attaques, l'obligeant à débourser « plus de six millions de livres sterling dans sa lutte contre ces attaques ».

Si la défense d'Adam Mudd a tenté de faire valoir la personnalité fragile de son client (très introverti, « perdu dans une réalité alternative », harcelé par les étudiants de son école et plus intéressé par la reconnaissance sociale que par les gains économiques de ses activités), les juges ont estimé nécessaire de prononcer et maintenir une peine de prison ferme, « un réel élément de dissuasion », se disant « tout à fait convaincu que [Adam Mudd] sav[ait] parfaitement et compren[ait] complètement qu'il ne s'agissait pas d'un jeu pour s'amuser et qu'il s'agissait d'une activité lucrative, pour l'argent, alors que votre logiciel faisait très exactement ce pour quoi il a été conçu ». Depuis deux ans et la constatation des faits, Adam Mudd avait déjà interdiction d'approcher un ordinateur. Il passera les deux prochaines années en cellule.

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